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Le ciel est dégagé, les nuages épars et un vent puissant fait trembler les feuilles des arbres. Le soleil se réverbère sur les remouds calmes de la mer, réchauffant doucement l'air en cette matinée. Le vieux Taron observait le ciel, buvant son breuvage à l'entrée de son atelier, comme tout les matins. Bientôt il sera l'heure d'aller réveiller sa protégée pour qu'elle se prépare à livrer les colis aux différents clients de l'archipel Azuralée. Mais ce matin, il n'aura pas à s'en préoccuper. Elle est déjà partie depuis longtemps.


Fermement accrochée aux poignées du harnais, Misara se collait le plus possible contre la selle pour offrir le moins de résistance possible au vent, alors que Fye descendait en piqué vers la mer. Les ailes et les pattes repliées, il était telle une lance lancée avec toute la force possible. Le vent sifflait entre ses plumes et ses écailles, laissant une fine brume derrière son passage dans le ciel. Ils quittaient la couche de nuage et apercevaient en bas le scintillement de la mer qui se rapprochait à vive allure.

" Cette fois, on va y arriver! Il faut remonter au dernier moment."

Ses cheveux roux virevoltaient dans tout les sens, animés par la vitesse impressionnante à laquelle ils avançaient, lancés depuis le haut du ciel là où les nuages mêmes ne vont pas. Misara voyait entre les oreilles et les cornes de Fye qui la mer devenait de plus en plus visible. Chaque vague, chaque écume, chaque groupe de poissons qui passait se faisait plus net. Fye grogna légèrement pour lui faire comprendre qu'il attendait le signal.

Elle attendit encore quelques secondes, sentant l'appréhension et l'impatiente de son dragon, puis se releva brusquement en arrière, basculant tout son poids sur les étriers du harnais pour permettre aux sangles du collier de se tendre et de tirer les contre-poids en arrière pour libérer les épaules de Fye. Ce dernier releva la tête et ouvrit légèrement ses ailes pour les gonfler et avancer au ras de l'eau, porté par la force du vent. Ils fendirent l'eau, sentant quelques gouttes les mouiller, et avancèrent en planant, laissant un sillon d'écume dans la mer agitée par leur passage.

Misara posa une main gantée sur les écailles chaudes de son dragon, lui assurant que cette fois, ils arriveraient à couper la mer en deux. Mais à peine avaient-ils dépasser la pointe de la falaise que le scintillement rouge de la Barrière se faisait déjà voir devant eux. S'il ne s'arrêtent pas maintenant, ils s'écraseront contre la Barrière magique, et risquent fort de mourir.

" Fye, remonte!"

Il ouvrit grand ses ailes et pointa son museau vers le ciel, poussant sur le vent pour remonter de justesse. Une fois hors d'atteinte des gemmes de la Barrière, il reprit une vitesse de vol normale, leur permettant de reprendre leur souffle. Misara était en colère, et se demandait pourquoi la limite se rétréssissait de plus en plus, diminuant la zone de pêche et de vol des habitant d'Azuralée.

" On rentre. Taron va encore me sermonner."


- Misara, la Barrière est la pour nous protéger. De l'autre côté il y a les ennemis de la Nation. Si elle se rapproche, c'est que c'est très dangereux dans les environs de l'archipel.

"Je sais tout ça. Mais pourquoi on ne voit pas plus de soldats alors? Et quand on regarde de l'autre côté, on ne voit aucun signal de danger. Ce n'est pas normal tout ça."

Taron soupira alors qu'il chargea le dernier colis dans les sac de transports du harnais de Fye. Il sait que Misara ne rêve que de grands espaces, libre de voler jusqu'au bout du monde. Mais elle est née sur la plus petite zone protégée par la Barrière, la plus proche des îles Garoniènnes. Les îles ennemies.